Les deux centrales solaires annoncées par Eneo mettent à nu l’incompétence et la mafia entre le gouvernement et Huawei.
« Les deux centrales solaires seront
construites dans les localités de Guider (10MWc), région du Nord et de Maroua
(15 MWc), région de l'Extrême Nord du Cameroun pour un coût d’investissement
combiné de 22 millions d’Euros (14 milliards de Francs CFA) et devraient
fournir annuellement une énergie électrique de 49 GWh, dont le prix par kWh est
jugé très compétitif par rapport au marché. » peut-on lire dans un communiqué
rendu public par l’opérateur du secteur d’énergie électrique du Cameroun.
Deux
centrales solaires de 25 MW au total pour un investissement de 14 milliards, ce
projet sera réalisé en partenariat avec un consortium de développeurs composé
de Scatec Solar, Izuba Energy Sphinx Energy .
Eneo
n’est pas à sa première expérience dans le solaire, elle annonçait le 25 janvier 2018 la mise
en service à Djoum dans la Région du
Sud, de sa première centrale photovoltaïque, faisant de cette localité le
premier système hybride thermique-solaire, du Cameroun.
Le
Directeur General d’Eneo Joël Nana Kontchou avait profité pour inviter le
secteur privé à investir dans la production énergétique solaire qui pour lui représente
une grosse opportunité «
avec la mise en service du projet pilote de Djoum, nous sommes en train de
prouver, par les actes, l’adage selon lequel le soleil brille pour tout le
monde et nous voulons encourager les acteurs économiques locaux à investir dans
cette énergie verte, qui est aujourd’hui une vraie opportunité. Les
infrastructures solaires sont de moins en moins chères et peuvent justifier
plus d’investissement dans ce secteur. Nous développons nos compétences et
sommes disposés à collaborer avec les acteurs qui s’intéressent à la filière,
afin d’accélérer l’accès à l’électricité dans les zones rurales au moyen de la
production décentralisée ».
« Eneo développe deux
centrales solaires de 25 MW à 14 milliards au Cameroun contre les 54 milliards
de FCFA du gouvernement camerounais et
Huawei pour une production totale de
87 KW. »
En
2017, grâce à un crédit acheteur du
partenaire Huawei, le gouvernement camerounais a lancé un vaste projet d’électrification
de 166 localités. Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Energie
(Minee) a inauguré le 15 mars des centrales solaires à Doumaintang
(Est-Cameroun), 32 km d’électricité pour un montant de 54 milliards de FCFA.
Tout
un scandale entour la gestion de ce projet qui quelques semaines après
livraison, a cessé de fonctionner dans plusieurs localités à cause de la
mauvaise qualité du matériel utilisé. Il
etait question de la construction de 166 mini-centrales solaires d’une capacité
totale de 11,2 MW pour un montant des 54 milliards, la mise en place des
réseaux de distribution et l’installation d’un système de comptage et de
facturation de l’énergie pour alimenter 22 000 ménages à travers les 10
régions.
« En
effet, le matériel actuellement utilisé sur les sites du projet est loin d'être
celui dont parle le cahier des charges. Tenez, dans le cahier des charges, il
est clairement mentionné les matériels à acquérir et les montants d'achat au
marché de Hong-Kong (Chine) sont indiqués. Mais, dans une coquinerie dont seul
le Cameroun est le grand perdant, l'entreprise Huawei chargé de fournir ce
matériel va nous apporter le matériel de mauvaise qualité. En lieu et place des
câbles de transport de l'énergie en cuivre comme exigés dans le cahier des
charges, ils vont fournir des câbles en aluminium qui est trois fois moins coûteux
par rapport au cuivre sur le marché. Les batteries fournies ne possèdent pas la
puissance indiquée dans le cahier des charges, les plaques solaires ne sont pas
conformes à celles qui avaient été présentées lors du projet pilote de Mvomeka,
l'entreprise Huawei a donc changé la qualité des plaques solaires. Et pour
réceptionner ce matériel, c'est le directeur du projet Nelson Asandji Che qui
s'en est chargé. Curieusement, au lieu de renvoyer le matériel et signifier aux
représentants de Huawei que le matériel n'est pas conforme aux exigences du
cahier des charges, il va valider et réceptionner contre l'avis des ingénieurs
camerounais. Une source dans l'entreprise chinoise nous apprend que
l'ex-ministre de l'Eau et de l'Énergie Basile Atangana Kouna aurait demandé
qu'on utilise le matériel moins coûteux pour bénéficier des rétrocommissions de
cette affaire. Des langues bien renseignées parlent de près de 7 milliards
engrangés dans ce détournement. » Pouvait-on lire chez Camer.be sur le projet
initié par le gouvernement camerounais et Huawei.
Les entreprises chinoises sont accusés de collusion avec la mafia administrative du Cameroun notamment dans la gestion des projets d’infrastructures, ce qui donne raison à Christian Penda Ekoka lorsqu’en 2016 il demandait au gouvernement camerounais de sortir de la logique de gré à gré avec les entreprises chinoises sous le prétexte du financement par EximBank china.
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